Les trois jihadistes présumés tués lundi dans le centre-ouest de la Tunisie à la frontière algérienne étaient trois Algériens, cadres d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) recherchés de longue date, selon le ministère de l’Intérieur tunisien.
L’un d’eux est un homme identifié par les autorités comme El Behi Akrouf, surnommé Abou Salma, un quinquagénaire qui serait un grand dirigeant de la Phalange Okba ibn Nafaa, la branche d’Aqmi en Tunisie, a indiqué le ministère l’Intérieur.
Les deux autres hommes ont été identifiés par la même source comme Tahar Jijli, dans le maquis algérien puis tunisien depuis les années 90, et El Mahi, quadragénaire.
Ils étaient respectivement responsables du groupe pour les régions du Kef et de Jendouba (nord-ouest), et agissaient également en coordination directe avec Aqmi, selon la Garde nationale tunisienne.
Cette opération est intervenue au premier jour de la campagne pour l’élection présidentielle anticipée du 15 septembre.
« Il s’agit d’une opération préventive en coordination avec l’armée », a souligné le porte-parole de la Garde nationale, Housemeddine Jebabli, soulignant que les trois hommes sont « parmi les dirigeants les plus dangeureux de leur groupe ».
Ils sont soupçonnés d’avoir participé à un attaque qui avait coûté la vie à six policiers près de Jendouba en juillet 2018, selon le porte-parole du ministère Khaled Ayouni. Cette opération jihadiste, la plus sanglante depuis la série d’attaques de 2015 et début 2016, avait été revendiquée par Aqmi.
Les combats près de Haïdra, une zone montagneuse de la région de Kasserine, ont également coûté la vie à un jeune cadre de la Garde nationale.
La Tunisie a été confrontée après sa révolution en 2011 à un essor de la mouvance jihadiste, responsable de la mort de plusieurs dizaines de soldats et de policiers, mais aussi de civils et de touristes étrangers.
Même si la situation sécuritaire s’est nettement améliorée, le pays reste sous état d’urgence –renouvelé récemment jusqu’au 31 décembre–, depuis l’attentat suicide commis en plein Tunis contre la sécurité présidentielle (12 agents tués) en novembre 2015.
Les massifs montagneux frontaliers dans la région de Kasserine restent un repaire pour des groupes jihadistes, dont Jund al-Khilafa (« Les soldats du califat »), affilié à l’organisation Etat islamique (EI), et Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi).
Des opérations de ratissage sont régulièrement menées par les forces de l’ordre dans ces zones